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Croissance démographique, développement de la culture du coton et gestion durable des ressources naturelles en zone Mali Sud

Conclusions et implications politiques

La zone de Tao est confrontée à quatre défis majeurs :

1) la disparition des parcours pour un cheptel en nette croissance alors que l’association agriculture-élevage est indispensable pour assurer la fertilité des sols et l’intensification agricole ;

2) les difficultés croissantes d’approvisionnement en bois de chauffe et l’absence d’alternative pour une énergie domestique accessible ;

3) la tendance à la baisse des prix et des rendements du coton alors que cette culture a été jusqu’à présent le moteur du développement économique et social dans les villages ;

4) une pression foncière de plus en plus forte avec la multiplication des conflits et leur pérennisation qui pourrait engendrer à terme des crises majeures.

Le développement durable de la zone apparaît ainsi compromis. Il paraît difficilement concevable que les nouvelles générations puissent rester travailler et vivre sur ces terroirs avec un niveau de vie minimal, sans que des innovations technologiques permettent une augmentation forte et rapide de la productivité et que des innovations institutionnelles permettent une gestion apaisée des relations sociales et, en particulier, de la question foncière. Selon l’avis des chefs d’exploitation de cette zone, les jeunes générations assureront leur avenir par l’émigration ou par leur conversion à une activité non agricole.

La zone de Garalo, du fait de la faible pression sur les terres et de l’introduction plus récente de la culture du coton, n’est pas soumise aujourd’hui à ces contraintes et les paysans voient leur avenir dans la mise en valeur progressive de leur terroir. Cependant, cette zone est aujourd’hui un front pionnier avec une pression croissante des migrants et des pratiques culturales trop peu intensives. Le développement durable de cette zone apparaît tout aussi compromis si des mesures appropriées ne sont pas prises pour prévenir, d’une part, les problèmes fonciers entre autochtones et migrants et assurer, d’autre part, une mise en valeur durable des ressources.

Eclairant les évolutions en cours dans des zones de saturation foncière et d’extension de la culture du coton, les résultats permettent de dégager quelques actions de recherche prioritaires :

1) actualiser de la carte d’occupation des sols de la zone Sud du Mali, nécessaire à l’élaboration de schémas d’aménagement ;

2) approfondir la connaissance des interrelations entre modes traditionnels de gestion et nouveaux pouvoirs locaux issus de la décentralisation ;

3) mener un programme de recherche spécifique sur le foncier qui apparaît aujourd’hui comme l’une des contraintes principales au développement durable.