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Quelles transitions agraires en zones semi-arides à forte croissance démographique : le cas du Niger

Problématique, objectifs, contextes, enjeux

L’agriculture nigérienne connaît de profondes mutations sous l’influence de nombreux facteurs tels que le climat, les techniques, la démographie, l’environnement socioéconomique et culturel, les politiques agricoles, la démocratie et le mode de gouvernance. Ces mutations qui aboutissent à la recomposition des systèmes agraires constituent ce que l’on appelle la « transition agraire ».

La recherche de l’équipe PRIPODE NE1 est de cerner les modalités de cette transition au Niger, dans deux régions semi-arides caractérisées par une forte croissance démographique. Il s’agit de comprendre les enjeux et les exigences du développement durable. Ces thématiques sont fondamentales au Niger dont l’économie, à l’instar des autres pays sahéliens, repose essentiellement sur l’exploitation des ressources naturelles. Les systèmes de production générés par ces activités avaient relativement bien fonctionné jusqu’au milieu des années 1970 avant de connaître une crise persistante, à travers des difficultés à couvrir les besoins alimentaires de la population, depuis plus de trois décennies, sous l’effet conjugué de facteurs tels que l’évolution démographique, les changements climatiques, les modes d’exploitations du milieu et les politiques et stratégies de développement. La réduction de la croissance démographique est l’un des objectifs de la Politique de Population adoptée par le Gouvernement du Niger en 1994, à ceci près que les messages et les programmes insistent exclusivement sur l’espacement des naissances et non sur leur limitation.

L’analyse des interactions entre ces facteurs, de leurs conséquences et des stratégies d’adaptation mises en œuvre permet d’appréhender la capacité de résilience des sociétés. En effet, ces interactions induisent soit une différenciation ou une disparition des systèmes existants, soit des dynamiques de transition vers de nouveaux systèmes de production. C’est précisément ce phénomène de transition agraire qui a été abordé à travers un ensemble de questions. L’agriculture restera–t-elle marquée par une logique de subsistance ? Du fait de l’importance de la pauvreté (66% au Niger), des agricultures en dessous du seuil de renouvellement ou du seuil de capitalisation vont-elles se développer et s’imposer dans certaines régions, voir dans l’ensemble du pays ? L’accroissement démographique et le phénomène urbain peuvent-ils générer le développement d’une agriculture articulée à des marchés rémunérateurs ? L’hypothèse majeure est que la migration joue un rôle structurant de cette dynamique de développement et de transition agraire.