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Quelles transitions agraires en zones semi-arides à forte croissance démographique : le cas du Niger

Conclusions et implications politiques

A la lumière des principaux résultats, on note que face aux contre-performances de l’agriculture nigérienne et au défis d’un développement agricole durable (forte croissance démographique, accès, contrôle et gestion des ressources, règlement et éradication des sources de conflits intra et inter communautaires, investissement et amélioration de la performance des systèmes de production pour luter contre l’insécurité alimentaire, etc.), les populations développent adaptent leurs pratiques et leurs stratégies. Il ressort que ces populations et leurs organisations socioéconomiques et professionnelles traditionnelles ne sont pas préparées pour relever des défis lancés à une agriculture évoluant dans un tel contexte. Le niveau de pauvreté est élevé, la compétition pour l’accès aux ressources et leur contrôle s’accentue pendant que leur dégradation (terres de culture et de parcours, forêt, faune, etc.) a atteint un seuil qui nécessite plus d’organisation, plus de méthodes, de sensibilisation, de formation, de réflexions communes, de partage des connaissances et d’expériences.

Dans cette perspective, les organisations socioprofessionnelles nées à la faveur du désengagement de l’Etat du secteur productif agricole, d’une part, et à la faveur du processus démocratique, d’autre part, viennent combler un vide institutionnel. On assiste depuis les années 2000 à une nouvelle dynamique organisationnelle dans les régions : émergence des groupements au niveau villageois et union des groupements à l’échelle des cantons. Ces organisations de base où les femmes sont souvent bien représentées constituent le nouvel espoir des populations par rapport à leurs attentes. En effet, malgré leur caractère récent, ces organisations socioprofessionnelles ont commencé à prendre en charge un certain nombre de préoccupations. A côté de ces organisations paysannes, ont fait aussi leur apparition d’autres structures comme les mutuelles d’épargne et de crédit, la radio rurale.

Cette nouvelle donne, en relation avec les structures traditionnelles (chef de canton, chefs de village, imam, professionnels d’élevage, etc.), conduit de plus en plus à la création de cadres de concertations dont l’objectif est de satisfaire plusieurs attentes comme l’implication de l’ensemble des acteurs dans la gestion des ressources naturelles et la résolution de conflits entre éleveurs et agriculteurs, la réflexion collective et le partage de connaissances et expériences entre les intervenants dans la gestion des ressources naturelles, ainsi que la mise en place de structure de diffusion de l’information.