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Peuplement, mobilité et développement dans un milieu défavorisé : le cas de la région des Savanes au Togo

Problématique, objectifs, contextes, enjeux

Longtemps considérée comme le milieu le plus défavorisé du Togo, la région des Savanes n’en constitue pas moins un terroir recelant de fortes potentialités économiques et surtout agricoles. Sa population, estimée aujourd’hui à plus d’un demi-million d’habitants, lui confère une densité d’environ 60 habitants au km². Son peuplement frappe cependant par la forte concentration de la population dans la partie nord-ouest de la région et le caractère fortement dispersé de l’occupation dans les autres parties. Trois séries de facteurs permettent de l’expliquer : des conditions naturelles difficiles, des structures sociales et ethniques contraignantes limitant l’accès à la terre, une répartition inégale des équipements socio-collectifs.

Deux réalités paradoxales méritent d’être mises en lumière :

1) dans les zones densément peuplées, non seulement la population continue de s’accroître au rythme rapide de 3,2 % par an, mais du fait de la pression démographique forte sur les terres, ces zones ont vu leur système de production se transformer en une monoculture sur les mêmes sols ;

2) dans les zones faiblement peuplées de la région, l’inexistence d’une mise en valeur des terres a favorisé le développement d’agents pathogènes dont les effets néfastes sur la santé de la population ont fait qualifier ces zones de « milieu hostile » alors que le potentiel productif de leurs terres est excellent.

Ce paradoxe suscite deux interrogations : Quels mécanismes d’interaction « Population-Environnement-Production » observe-t-on dans la région des Savanes ? Sur quels leviers agir pour améliorer la production agricole de la région et réduire la précarité économique que vivent les ménages exploitants ?

Pour y répondre, deux axes ont été approfondis : 1) l’effet des paramètres de production (ressources foncières, ressources en main-d’œuvre, pratiques culturales, accès aux techniques d’intensification, etc.) sur les productivités agricoles ; 2) le lien qui existe entre ces productivités et les conditions de vie des ménages exploitants.

L’étude repose sur la prémisse de recherche selon laquelle l’installation d’une partie des agriculteurs des zones densément peuplées dans les zones actuellement sous-peuplées de la région, associée à une intensification de l’agriculture, va contribuer à : i) baisser la pression démographique sur les terres ; ii) mettre en valeur le potentiel agricole des zones relativement vides ; iii) accroître les rendements agricoles et la production ; iv) réduire la pauvreté dans la région des Savanes.